Communications :
Le geste au travail et le travail du geste du Moyen-Âge à la Renaissance, RDVH 2021, Blois.
La question du geste est un enjeu primordial du travail au Moyen Âge et à la Renaissance. « Le geste est un manifeste du métier, comme l’outil » (M. Mille et J. Petit, « La vie du geste technique. Approche pluridisciplinaire », e-Phaïstos, 2014). Il est un mouvement du corps au travail partant du geste de la pensée et visant à produire des savoirs et des techniques, (entre technè, praxis et techniques du corps). Les gestes répétés, minutieux et méticuleux jouent les rôles de médiateurs entre l’objet et l’individu. L’on peut envisager le geste comme une performance car il peut être également mesuré et perfectionné par le travail et met en lumière l’homme ou la femme en action, mus par l’intention de « faire ». L’expression du geste s’incarne dans la manière qu’il a de se réaliser et dans la façon qu’il a d’être théorisé, représenté, retranscrit. Nous souhaitons mettre en parallèle les savoir-faire architecturaux, navals, médicaux et botaniques, entre XIIIe et XVIIe siècle afin de discuter la fonction du geste et les conditions dans lesquelles il s’effectue.
----------------------------------------------------------------------------
Rendez-vous de l'Histoire 2020 : http://rdv-histoire.com/alleau-tassanee
LE GOUVERNEMENT IDÉAL À LA RENAISSANCE : DE SOI AU COLLECTIF
Structure d’affiliation scientifique : ADCESR (Association des doctorants du Centre d’études supérieures de la Renaissance, Tours).
Aspirant à un gouvernement meilleur, les érudits de la Renaissance (Thomas More, la Boétie, Leonhart Fuchs ou William Turner) ont gravé leurs idéaux dans le champ du politique, de la philosophie, la théologie, la médecine et la littérature. Une approche plurielle mettant en dialogue le gouvernement idéal de soi avec celui du corps social, offre un écho à notre conscience politique contemporaine.
----------------------------------------------------------------------------
Emission La Méridienne
Tassanee Alleau, doctorante au Centre Supérieur d’Etudes de la Renaissance et Pascal Brioist, Professeur à l’Université de Tours, présentent ici leur ouvrage à destination des khâgneux : Sciences et société, France et Angleterre, 1680 – 1789, éditions Atlande.
Émission en deux parties, agrémentées d’une chronique des médiathécaires de la Bibliothèque Municipale de Tours.
Ecouter La Méridienne - Tassanee Alleau et Pascal Brioist - Radio Campus Tours - 99.5 FM
----------------------------------------------------------------------------
Material and Visual Culture Seminar Series: Scientific Knowledge
https://www.eca.ed.ac.uk/event/material-and-visual-culture-seminar-series-scientific-knowledge
Session Chair: Peter Davidson
Tassanee Alleau (Université François Rabelais, Tours)
‘At the root’ of practices and knowledges: natural histories of the underground plant-object in a visual iconographic database
During my research I came across a variety of sources to explore specific material uses of the plants, how they are drawn and broadcasted, with “Roots” as a primary source : mainly texts, treatises, books of recipes, of secrets, and dictionaries. But what emerges from this research is the importance of a visual iconographic database of my Ph.D. subject: "'At the root' of practices and knowledges: natural histories of the underground plant in early modern times (1530-1735)". Studying the invisible part of the plant, the "root part of the plant" (tubers, rhizomes, bulbs, roots of trees, root vegetables) in different ways (history, history of sciences and epistemology, horticulture, agriculture, cultural history, history of medicine, histoire des mentalités, environmental history, food history, etc.) can be delicate. Finding images of this underground vegetal world is often full of symbolic meanings, difficult to decipher, reflecting the thoughts and beliefs of the early modern society in Europe and the New World. Visual material of the “souterrain” reveals the underground network of roots, nourishing the world, inspired by biblical meanings and ancient medicinal values, and can help to visualize and investigate a wide range of skills, practices and gestures around the “feet of the plants” used as amulets, material for furniture, remedies, food, etc. This Ph.D. research questions the methodology of how a historian might interrogate images as historical proofs, in the social and historical contexts of medical and botanical knowledge, of trade, consumerism and exchanges, of colonial cultural transfers, and domestic uses as well.
Regarder :
Journée d’études Sens interdits : le goût, le toucher et l’odorat dans la littérature française des XVe et XVIe siècles
Titre de la communication : « “L’odeur de ceste herbe bruslée fait uriner & purge la matrice”, L’Histoire des Plantes de Jacques Daléchamps, un instrument de la transmission de la matérialité végétale par les sens au XVIe siècle » (lien ici)
« Les racines de ceste Plante ne sentent pas si bon » dit Jacques Daléchamps reprenant Matthioli, au sujet du meum (cerfeuil des Alpes). Malgré leur aspect velu, échauffant, piquant, âpre, aigre, vineux, amer, les « praticiens » de la botanique récoltent et examinent les végétaux en se risquant à les consommer. Ils cherchent à les décrire « sur le vif », par l’observation, l’odorat, le goût et le toucher. A l’époque moderne, les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et de gestes faisant office de preuves. Les médecins botanistes convoquent un travail étymologique, des champs lexicaux anthropomorphiques ainsi que les fondements de la médecine humorale et galénique dans une vision plus sensible et organique des plantes. Ils leur attribuent une gamme de particularités physiques et des caractéristiques propres à l’être humain, en brossant le portrait d’une nature du détail, parfois de l’invisible. Par cette entrée dans la sphère du sensoriel, les naturalistes veulent corriger les erreurs du passé, mais les savoirs de la Renaissance côtoient de près les héritages des auctoritates médiévaux et antiques. C’est aussi un idéal du corps et ses modèles de vertus morales qui se dégagent de l’écriture des « herbaria » du XVIe siècle et cette communication proposera une mise en lumière de ce travail d’humaniste à l’aune de l’ « homme sentant » (Robert Mandrou), à travers ses échanges et la circulation des savoirs.